Ce que l’on laisse aux vivants (47.384115, -0.880067)
10 January 2023

Travail en cours / Work in progress (2023)

Ce que l’on laisse aux vivants (47.384115, -0.880067)

Cela commence par une mutation spatiale. Une fuite géographique pour ne pas moisir puis périr. Un mode de vie en transition, des changements de repères, un cap qui évolue mais qui devient une quête. Une adaptation qui se fait dans la douceur et l’apaisement même si le corps est mis à l’épreuve. Il y a ce que l’on voit, ce que l’on vit et ce que l’autre nous transmet. Transmission brute et filtrée à la fois, modelée par ce que l’on trouve et ce que l’on cherche, par le sujet ou par ses descendants puisque lui n’est plus là. Une transmission physique, palpable, concrète qui vous enlace ou vous saute à la gorge. Transmission Immédiate ou latente, itinéraire direct, sournois et sinueux à la fois.

Ainsi peuvent remonter à la surface des choses ou des paysages que les descendants n’auraient peut être pas voulu voir réapparaître. Pour certains ce sera un cataclysme, pour d’autres ce sera moins douloureux, le temps charriera son lot de souvenirs heureux, pénibles ou noblement anecdotiques. Alunira alors un apaisement, qui une grâce, qui une spiritualité. 

Étranger à toute filiation, ici, point de cataclysme. Les enjeux sont autres. L’inventaire est subjectif, les fouilles parcellaires, l’affect ne brouillant pas trop les pistes.

Il en résulte ainsi une archéologie populaire, ordinaire, accessible entraînant avec elle des questions non moins essentielles, existentielles. Qui sommes nous ? Que laissons nous ? Quelle place occupions nous, aux yeux de qui, une importance ?

Quelle importance ? Nous sommes déjà ailleurs avec nos sentiments intimes.

(Benoit Arridiaux).

La série a été en partie publiée dans Fisheye magazine (Coup de coeur # 451 – Juillet 2023)